Prises de position et avis ?

Prises de position et avis?

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L’avis des clubs et associations radioamateurs

PLC, où en sommes nous…   par Fred Tinner, HB9AAQ, président de l’USKA (texte paru dans l’OldMan déc 03-janv04)

Il est réjouissant de voir, que Michel, HB9AFO, dans son article, rend attentif aux problèmes de l’introduction du PLC en Suisse, et de ce fait, confirme ce que le comité a déjà publié dans ces anciens articles.

Sur les bases de mesures de l’USKA, à Suhr AG, (old man 7-8/2001) nous avons proposé des mesures à l’OFCOM (old man 10/2001).
Celles-ci ont été en grande partie introduits dans le guide technique NT2721 de l’OFCOM (http://www.bakom.ch/fr/geraete/technik/plc/index.html) et demandent l’exclusion des bandes radiodiffusion et radioamateur, ainsi que l’application des valeurs limites de la NB30. Bien entendu, le point 2.4 de ce guide est de grande importance pour nous.

Les résultats des mesures de l’OFCOM sur le site test de Fribourg (voir Homepage OFCOM) ne répondent pas à toutes nos questions de radioamateurs, c’est la raison pour laquelle nous avons prié l’OFCOM lors de notre dernière séance de bien vouloir nous donner des précisions. Il est important que nos représentants des autorités soient présents aux commissions internationales et préparations de normes ETSI et CENELEC et mettent la pression sur l’application des normes sévères comme en Suisse, voire essaient même de réduire la norme NB-30 de 10 à 20dB comme le demandent en général les utilisateurs d’ondes courtes. Car à quoi cela servira-t-il si d’autres pays (pays en voie de développement) n’appliquent pas ces normes, ou ne l’interdisent pas?

Mais les normes ne protègent que si elles sont appliquées. A l’époque, les revendeurs recevaient des appareils homologués. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Le fabricant est responsable de l’application des normes, et seulement lors d’une réclamation de dérangement, bien documentée, il sera procédé à des contrôles et prise de mesures. C’est la raison pour laquelle il est important de signaler tout dérangement à l’OFCOM, bien documenté, avec copie au responsable des relations avec les autorités de l’USKA, afin de lancer les procédures nécessaires.

Il ne faut pas laisser traîner une impression que tout est en ordre. On doit suivre attentivement la presse, et partout où il y a un débat sur le PLC, il faut rendre attentif sur les suites négatives possibles.

J’aimerais rendre attentif à l’article suivant, paru dans le CQ DL 11-2003, de DK6ZD, dans le forum technique, «Le PLC met en danger les services radio » qui traite fort bien de ce sujet. Nous allons prochainement mettre sur notre site des signaux PLC, afin que chacun soit capable de différencier les signaux PLC des signaux de chauffage, tram etc…

Nous vous remercions pour toute annonce de dérangements.

Fred, HB9AAQ   /   traduction Marc, HB9DVD

PLC = CANCER DES ONDES COURTES

Article de F2MM, Jacques, groupe de défense PLC en France, paru dans le REF de décembre 2003 ,avec accord de l’auteur
voir le fichier (pdf)

LA PETITE HISTOIRE DU PLC par Didier, HB9DUC

Un nouveau moyen de transférer des données Internet a vu le jour il y a quelques années. S’il était à l’origine destiné à relier les immeubles aux fournisseur d’accès Internet, il est également devenu dernièrement un produit grand public.

 

Avant d’aller plus loin, il est bien entendu nécessaire de vous dire ce que signifient vraiment ces 3 lettres. Ce n’est ni du Petit Lait en Conserve, ni du Pâté de Chevreuil Congelé 😉 PLC signifie « Power Line Communication », soit « Communication sur la ligne de puissance » en bon français. Une meilleure traduction pourrait être « Communications sur le réseau basse tension ». On trouve une autre abréviation qui est BPL (Broadband over Power Line) utilisée aux USA.

 

Il s’agit d’un produit qui va transmettre des signaux Internet avec le protocole TCP/IP sur le réseau 230V. Il y a deux types de liaisons possibles. La première est celle qui va relier votre compteur électrique à votre transformateur de quartier. Un modem PLC est installé de part et d’autre de cette liaison. Le modem situé dans transformateur de quartier est ensuite relié au réseau Internet de la société gérant votre courant en principe via fibre optique. A votre domicile, vous pourrez reprendre le signal Internet à la hauteur de votre compteur électrique. En Suisse, seuls les EEF ont commercialisé ce produit en terres fribourgeoises. Moins de 2’000 clients y ont souscrit, le seuil de rentabilité étant fixé à 3’000 clients. Les fréquences utilisées se situent entre 1,6 à 13,5 MHz. Heureusement que l’on n’a pas de fréquences radioamateurs là dedans. Comment, j’ai déjà réussi à dire une bêtise ? Je crois que vous commencez à comprendre pourquoi on fait un article sur le PLC dans un périodique radioamateur 😉

 

La seconde est ce que l’on nomme le Homeplug ou le Home PLC. Il s’agit de mettre un signal Internet à disposition de tout votre réseau électrique. On va donc reprendre un signal provenant de votre ADSL ou de votre connexion au câble (CATV, téléréseau) et le réinjecter dans votre réseau 230V. Pour ce faire, on utilise des petits modems dont la mise en œuvre est très simple. Un exemplaire se trouve vers votre accès Internet et un autre à chaque endroit où vous souhaitez pouvoir surfer. Pas mal de magasins ou d’entreprises de vente par correspondance ou en ligne mettent ces modems sur le marché. Les fréquences utilisées sont, dans cette configuration, également en conflit avec les fréquences qui nous sont attribuées en priorité ou comme secondaires. Elles se situent entre 13,5 à 30 MHz.

 

Parfait, Légal et Convivial ?

C’est ce que l’on pourrait croire lorsque l’on achète ce produit. Pour ce qui est de la légalité, il est certifié « CE », ce qui tend à faire croire qu’il respecte les lois mis en place au niveau de la Communauté Européenne. En fait, les normes suisses sont plus restrictives. Elles se nomment NB30 et elles nous protègent mieux que les actuelles normes européennes nommées « CENELEC ». Je vous passe le détail de ces normes, on aura peut-être l’occasion d’en reparler dans un prochain SKED. De plus, l’Ofcom a imposé deux choses: en premier que le PLC ne soit pas transmis via les lignes aériennes. Quand on sait à quel point un aérien peut faire une belle antenne entre 2 et 15 MHz, on ne peut que saluer cette initiative qui est, sauf erreur de ma part, due à une intervention de l’USKA. En second que « les bandes de fréquences de la radiodiffusion sur ondes courtes et radioamateur devraient être épargnées par les applications PLC, car la réception de ce type de signaux radio doit rester possible en tout lieu. » Vous avez bien lu « devraient » et pas « doivent ». On verra plus loin si ces normes ont été respectées ou non.

 

Pour ce qui est d’être parfait et convivial, c’est presque le cas si on se met à la place du client lambda qui va l’acheter. Ce système s’installe très facilement et fonctionne sans problème majeur. Il faut simplement que toute l’installation électrique ait été faite sur la même phase. Bref: on est pas loin du bonheur parfait.

 

 

Parasites, Limites dépassées et Chamailles en vue ?

 

Les principaux défauts repris dans la documentation ou constatés par les utilisateurs sont les suivants:

 

  • fonctionnement correct que sur un réseau dépourvu de parasites. Certains éclairages et certaines alimentations provoquent des dysfonctionnements;
  • constaté en Allemagne: rayonnement sur des fréquences HF, ce qui fait que des voisins qui tentent d’écouter des émissions en radiodiffusion n’y parviennent plus;
  • constaté en Suisse: le rayonnement PLC perturbe un radioamateur fribourgeois. Scandale lorsque l’on a pris connaissance de la réponse de l’Ofcom (que l’on retrouve sur le site de référence repris à la fin de cet article): les normes ne sont pas dépassées à proximité de l’antenne de notre confrère. Et c’est donc un scandale puisque la mesure devrait se faire à 3 mètres de l’installation PLC, endroit auquel toutes les normes sont certainement « explosées » et pas au pied de l’antenne HF d’un HB9;
  • supposé et restant à tester en live (et je suis certain que je pourrai compter sur certains d’entre-vous): l’émission HF à proximité d’un réseau PLC le brouille et rend la transmission des données difficile, voire impossible.

 

L’Ofcom s’est livré à une impressionnante série de mesures sur le réseau des EEF. Vous trouverez le lien plus loin. Conclusion générale: l’analyse de la grande majorité des mesures effectuées indique que les normes NB30 ne sont pas respectées. Surprenant ? Pas tant que ça… Il est nécessaire que le signal soit relativement puissant pour acheminer le trafic Internet dans de bonnes conditions. Devoir respecter à la lettre les normes NB30 aurait certainement empêché de mettre en service certaines installations. La grande question en suspens est de savoir pourquoi l’Ofcom n’impose pas aux EEF de respecter les normes publiées. Je n’ai pas de réponse intelligente à vous fournir, mais je ne manquerai pas d’en parler au staff de direction de l’Ofcom la prochaine fois que je les verrai, soit au plus tard à fin octobre 2004.

 

Au niveau international, une immense polémique est en train d’enfler aux USA. La FCC – qui est aux USA l’équivalent de notre Ofcom – semble avoir balayé toutes les revendications des radioamateurs et il semble que l’on se dirige droit dans le mur. En effet, le PLC est acheminé aux USA sur des lignes aériennes et avec une puissance bien plus grande que ce que la norme NB30 ne permet. Des simulations ont montré que l’installation de dizaines ou de centaines de millier de PLC aux USA aurait des répercussions à des milliers de kilomètres de là. Et on va également être touché, c’est à mon avis certain.

 


Protester, faire du Lobbying et Convaincre

 

Vous l’aurez compris. Toute notre bande HF est en danger. Mais pas seulement. Le développement de la technologie PLC se poursuit et les débits vont prochainement augmenter. Qui dit augmentation des débits dit également augmentation de la bande passante. On va donc tranquillement se faire polluer le 50MHz, puis le 144 et finalement le 430. Il nous faut donc faire connaître notre position par tous les moyens possibles et imaginables. C’est un travail de longue haleine. Et on se doit de remercier ici les efforts faits depuis des années par l’USKA en la matière. Mais on se doit également de conserver à l’esprit qu’on a affaire dans cette histoire à des entreprises qui ont un certain poids et d’un autre côté à des revendeurs qui n’ont qu’une éthique commerciale et pas radioélectrique. Pour eux, le produit est estampillé CE et il peut donc être vendu. Point final. J’ai un moment cru qu’on pourrait les sensibiliser à cette problématique, mais je ne suis plus sûr aujourd’hui que ça serve à quelque chose. Ils n’ont que le profit en tête.

 

 

Pleurer, Larmoyer ou Crier ?

 

C’est peut-être une de ces 3 solutions qu’il nous restera si on n’arrive pas à faire passer le bon message pour que les normes les plus draconiennes possibles soient mises en application. Nous sommes toutes et tous concerné(e)s. Ne rien faire, c’est un peu comme si on voyait que notre employeur va nous mettre au chômage et qu’on part avec l’état d’esprit que ça ne vaut même pas la peine de lutte. Il en va de la survie de notre hobby ou de notre passion et il serait hallucinant que nos antennes et nos TRX HF doivent finir dans une benne à ordure sans que nous n’ayons fait le MAXIMUM pour empêcher ce carnage. J’ai pour ma part déjà écrit au patron de l’Ofcom avec copie à 3 Conseiller Fédéraux. Lettre morte pour l’instant, mais… on remettra la compresse à l’occasion.

 

Finalement, il faut bien comprendre que je n’ai strictement rien contre la transmission de données sur quelque support que ce soit. Il faut simplement que la technologie utilisée ne provoque pas des interférences telles que l’utilisation légale d’un autre moyen de télécommunication en soit touché. C’est très simple à dire, mais certainement beaucoup plus compliqué à mettre en place.

 

Liens utiles:

 

Didier, hb9duc

hb9duc @ allo . ch